A l'heure où je fais le point sur mes progressions et programmations, je voulais éclaircir ce point car ces deux termes sont souvent confondus. Et faire la différence nécessite, selon moi, une petite réflexion. Voilà comment je les distingue :

• Dans progression, il y a l'idée de progressivité!!! C'est donc le fait de fixer l'ordre des sous-objectifs pour atteindre un objectif ou une compétence donnée. C'est-à-dire "Par quoi je commence pour que ce soit progressif? Que faire ensuite?" Il faut tenir compte des pré-requis et fractionner la compétence ou l'objectif en sous-objectifs successifs. Cela nécessite une certaine logique et une bonne connaissance de la discipline! C'est la première chose à établir ou ce dont il faut prendre connaissance quand on suit la progression d'un ouvrage. 
• Dans programmation, il y a programmer! C'est donc le fait de prévoir dans le temps les compétences et les objectifs à aborder. Autrement dit : "A quelle période, quelle semaine vais-je programmer tel ou tel apprentissage?"  

Programmation et progression sont donc forcément liées! La programmation prend en compte la progression choisie! On ne programmera pas, pour une même compétence, l'objectif 2 avant l'objectif 1. 

Exemple : En grammaire, je peux choisir de traiter la phrase avant les accords dans le GN ou inversement. Cela relève de la programmation. Par contre, il faut savoir reconnaître le genre et le nombre d'un GN avant d'étudier l'accord en genre et en nombre de l'adjectif qualificatif. Cela parait logique et progressif!

Avec cet exemple en grammaire, il est difficile de se dire que l'on peut organiser les sous-objectifs différemment.

Pourtant, il existe des progressions différentes pour une même notion et cela nous permet de faire un choix didactique important pour notre classe. Je serai plus claire à travers un exemple.

En géométrie, grandeurs et mesure, au CE2, les deux compétences : "Reconnaître, décrire, nommer et reproduire, tracer des figures géométriques : carré, rectangle, losange, triangle rectangle." et "Vérifier qu'un angle est droit en utilisant l'équerre ou un gabarit." sont étroitement liées.

Dans la plupart des ouvrages, l'angle droit sera traité avant l'étude des figures planes. C'est logique et progressif! Pour tracer un carré, il faut nécessairement savoir tracer un angle droit.

Ci-dessous les progressions en géométrie respectivement de Petit Phare CE2 (Hachette), Maths tout terr@in (Bordas) et Litchi (Istra).

Dans certains ouvrages, l'angle droit ne fait pas l'objet d'une séance d'apprentissage. Il est considéré comme acquis, un bref rappel est proposé lors de la phase de "découverte". C'est le cas dans Vivre les maths CE2 (Nathan), V. la progression ci-contre.

Une autre progression consiste à utiliser la reconnaissance empirique d'un carré parmi des losanges pour définir l'angle droit. Cela permet ensuite de caractériser mathématiquement le carré ainsi que les autres figures qui comportent un angle droit. De la perception à la caractérisation! C'est le cas dans CapMaths CE2 (Hatier) à la séance 5 de l'unité 5. Vous pouvez consulter le guide du maître qui est téléchargeable gratuitement sur le site Hatier, après inscription!

Ce qui est important, à mes yeux, dans l'élaboration d'une progression c'est de choisir ce qui va favoriser l'appropriation du savoir par l'élève et ainsi lui permettre de mieux conceptualiser!